Les BB 9600 ont été obtenues par modification d'anciennes BB 9400. Le but premier était de pouvoir les placer en tête de rames inox réversibles. Outre la livrée qui est nouvelle pour ce genre de locomotive et qui touche le plus le modéliste, de nombreuse modifications techniques ont été apportées, quasi invisibles sur les photos, sauf les câblots plus nombreux et le système de refroidissement en toiture.

Je suis évidemment parti d'une BB 9400 jadis reproduite par Lima. Le travail de modification est relativement limité. Ajout des prises de câblots supplémentaires en faces avant, installation de pantographes plus proches de la réalité (Sommerfeldt) avec création de supports adaptés, confection et pose du coffret de refroidissement en toiture, nouvelle décoration (acryliques à solvant) et pose de décalcomanies spécialement créées.

Les lignes électrifiées de Suisse le sont avec un courant alternatif 15000 V - 16 2/3 Hz. C’est le cas à Bâle. En France à cette même frontière c’est du 25000 V – 50 Hz qui est utilisé. Afin de permettre les interpénétrations entre les 2 pays, il fallait donc construire des machines capables de fonctionner sous ces 2 types de courant. La Suisse avait construit des petits engins à 3 essieux accouplés par bielles baptisés E 3/3. La SNCF a acquis 9 engins semblables immatriculés C 20151 à20159. Hormis le changement de livrée et la numérotation, la différence visuelle majeure est le remplacement du pantographe. Mises en service dès 1961, ces machines ont été revendues à la Suisse en 1970.

Arnold a proposé une reproduction des variantes suisses de cet engin sous les références 2425 à 2427. J’ai trouvé amusant de partir de ce modèle pour obtenir la version française. Un article sur une telle transformation, mais en H0, était déjà parue dans la presse spécialisée.

Le pantographe a été changé par un Sommerfeldt de type français avec ajout d’une « araignée » vendue par Trains N’co à l’époque. Un vérin de pantographe Carmina a trouvé sa place en toiture. Quelques modifications sur les capots ont également été réalisées ainsi que sous la caisse devant l’embiellage. Evidemment la décoration a été refaite conformément à celle de la machine française. Des plaques photogravées ont ensuite été collées pour réaliser les marquages.

Même si la période de confinement ne paraît pas fondamentalement différente de la normale pour un retraité, il faut quand même avouer que, la perspective de ne pas pouvoir sortir pour se procurer une pièce ou un produit qui manque, casse un peu la motivation du modéliste…

Après une période assez brouillonne passée à ne pas faire grand chose sinon à établir une liste fluctuante des possibilités envisageables, je décide de construire un engin parfaitement atypique qui dormait à l’état de projet depuis près de vingt ans. Ce projet était assez avancé puisque les éléments nécessaires avaient été amassés dans l’attente de l’envie de démarrer la réalisation !

La période d’après guerre à la SNCF avait permis l’éclosion de matériels divers et variés, pour ne pas dire étonnants. Mon choix s’est donc porté sur l’un de ces engins, une draisine construite sur la base d’un utilitaire Galion de la RNUR. Plusieurs engins ont ainsi été utilisés, construits sur la base de fourgon ou de châssis cabine de la RNUR avec cellule rapportée, étudiée et installée par les établissements Billard. Des équipements complémentaires permettaient de réaliser par exemple l’entretien des caténaires, voire d’autres examens de voie ou d’ouvrages.

J’ai choisi la version la plus simple sans équipement particulier : la draisine d’inspection.

J’ai utilisé un châssis Arnold de draisine suisse Tm2 pour motoriser l’engin et une cabine de Renault Galion Vapeur 70 que j’avais depuis un bon quart de siècle ; ne restait plus qu’à construire la cellule rapportée en carte plastique et ajuster tout cela.