Quelques kits

Si au début des années 70, il n'existait aucun kit de matériel ferroviaire de type français, les choses commencèrent à changer à la fin de la décennie grâce notamment à l'apparition du fourgon "M" Carmina. Par la suite l'offre va augmenter avec l'émergence de nouveaux concepteurs. Voyons au travers de quelques uns de mes modèles l'évolution mais, décennie par décennie...

Remarque
Le kit est un domaine un peu particulier car il met face à face un concepteur et un monteur. On arrive vite à l'idée que la conception est nécessairement la partie noble du travail, c'est l'oeuvre d'un "créateur". A l'inverse, le monteur est un peu le parent pauvre de l'oeuvre, il n'a qu'à monter selon les directives du créateur !
Pourtant les choses ne sont pas aussi tranchées car les kits, dont il est question ici, ne se résument pas à un simple assemblage de pièces terminées, où, si le concepteur est génial, le montage sera simplissime et obligatoirement réussi. Avouons que ce n'est jamais le cas et finalement la technique, voire le talent, du monteur, permettront à l'ensemble de pièces de départ de prendre réellement vie et de se métamorphoser en un très beau modèle.
Un kit mal conçu, monté par quelqu'un qui maîtrise parfaitement les techniques à appliquer, aura toutes les chances de se transformer en un résultat très satisfaisant.
Un kit idéalement conçu, monté par quelqu'un qui ne sait pas se servir de ses mains, risque de se transformera en un "machin" sans rapport avec l'objet attendu.
Pour obtenir un bon résultat, il faut que le monteur apprenne à utiliser les différents techniques et outils nécessaires à la réalisation, seul un apprentissage progressif permet de le faire. Il faut accepter avec humilité de passer par cette étape indispensable et enrichissante.
Finalement, aussi réussi, aussi génial que puisse être le kit originel, il ne donnera naissance à un bel objet que par le travail de celui qui en assurera le montage ; c'est en quelque sorte une oeuvre "à 4 mains" !

Fourgon "M" Carmina

Il s'agit d'un fourgon permettant au personnel d'accompagnement de voyager pour effectuer les manoeuvres à chaque arrêt. C'est un modèle obtenu par photogravure, le châssis étant de provenance Roco.

BB 915 AFAN

Il existait une BB 20006 chez Minitrix, le Bureau de l'AFAN a eu l'idée de faire réaliser par un artisan les 4 faces d'une BB 900 en photogravure. Ces faces devaient remplacer celles de la caisse d'origine. Un moulage des flancs de bogies était également proposé.

Ambulant Postal OCEM Carmina

Nécessaire pour compléter une rame des années d'après guerre (et même dès les années 30) jusque la moitié des années 90, l'ambulant postal est proposé sous la marque Carmina. Il s'agit là encore d'un kit en laiton photogravé. Les soufflets et les bogies sont des pièces Dynam. Bien plus tard, ces voitures seront proposées par Vapeur 70 avec des pièces d'origine Roco, la gravure de base ne changeant pas.

141 R 240 Carmina

Jean Pierre Pennati frappe un grand coup en proposant la réalisation de cette machine emblématique. Ensemble en laiton photodécoupé complété par de nombreuses pieces décolletées ou en métal blanc. Un sacré challenge pour le concepteur comme pour ceux qui se sont lancés dans le montage à l'époque...

Chasse-Neige à turbine

Construit grâce à un kit d'origine américaine (Dimi-trains à l'époque, car cet engin construit aux US avait quelques "frères" dans ce pays) ; il m'a fallu construire intégralement le tender ex PO (celui des 231 G) à partir de matériaux divers.

BB 25545 Carmina

Construite sous des bases techniques identiques à celles de la 141 R, la BB 25500 est évidemment plus simple à construire. Elle fait encore parfaitement illusion aujourd'hui face aux modèles Piko.

030 TU Chiverslines

Un kit en métal blanc d'une caisse permettant de reproduire une 030 TU par réutilisation d'un châssis Roco, voire Fleischmann.

X 3800 Transmondia

Transmondia à l'époque se cherche une voie dans le monde des N'istes. L'un de ces essais, pour ne pas dire le premier, sera ce X 3800 en métal photogravé pour les faces et en laiton embouti pour la toiture. Il faut se trouver un châssis moteur (ici un Roco rallongé) et faire le montage. Je me suis permis quelques transformations afin de lui donner une "bouille" encore plus réaliste... Malgré cela il sera vite enterré par un nouveau kit en résine (modèle maître d'Alain David), puis par le modèle injecté que tout le monde connait et apprécie encore aujourd'hui.

Plusieurs kits en résine vont apparaître à la suite, toujours  grâce au magasin Transmondia, à la charnière des années 80/90. Ils étaient en résine moulée. J'ai pris beaucoup de plaisir à les monter : VH Renault, X 3800 ou ADX² Renault. Hélas avec le temps ces caisses se sont déformées irrémédiablement, je ne les illustre donc pas ici. La résine est un matériau délicat, difficile à maîtriser, surtout dans ces années là !

Un nouveau détaillant, Vapeur 70, a apporté énormément au N durant cette décennie. Beaucoup de modèles inédits dont un certain nombre en résine. Là aussi quelques modèles n'ont pas apprécié le vieillissement, en particulier un intéressant wagon graisseur de caténaire sur caisse DEV. Les modèles en métal évidemment sont restés...

Draisine "Delonnay-Belleville" de Vapeur 70

Premier modèle presque tout métal sous cette marque. La motorisation faisait appel à un châssis Arnold de Tm2 suisse. En complément un autre kit, toujours en laiton photogravé, permettait de réaliser les wagonnets en général associés aux draisines.

X 2200 de Guy Visioli

Caisse en métal photogravé et nez en bronze moulé, ensemble à monter sur un châssis Tomix. Belle bête en vérité ! J'avais fabriqué un modèle maître pour représenter le dessous de châssis très visible sur cet engin mais je pense être le seul à en avoir profité. J'avais également placé des flancs de bogies de VTU Triem.

Y 6400 de Claude Jans

Caisse en métal photogravé à installer sur un châssis Arnold ou à conserver statique. Je l'ai monté dans cette version et le regrette aujourd'hui, il serait parfait sur les quais de Porte Océane !

Z2 de Mike Harvey

Caisse obtenue par des pièces photogravées et des bouts en métal blanc. Il fallait un châssis anglais pour la motorisation. Jean François Cheval avait proposé un kit de détail permettant d'améliorer le rendu des grilles et des lanterneaux. Je n'ai pas encore trouvé le courage de placer les marquages inexistants à l'époque de la construction...