• Mine de Rhyen

    Afin de revenir au côté purement ludique de ce hobby, en 2009, je me lance dans un certain délire : remplacer un tableau posé sur un chevalet de peintre par un réseau !!! Ce sera la "Mine de Rhyen" qui sera présenté au Mondial de la Maquette de 2012...

    2 circuits distincts, un permettant un va et vient de 2 autorails sur le viaduc et l'autre bouclé avec 2 voies devant et 2 autres cachées. Cet ensemble bouclé voulant représenter la gare d'un train touristique avec son matériel historique mais aussi les excès liés à cette exploitation...

    Le va et vient fonctionne en analogique (avec commande électronique) alors que la boucle est exploitée en DCC. L'ensemble présenté sous forme de showcase éclairé est accroché à un chevalet classique. Une boite de peinture cache les 2 transformateurs d'alimentation.


  • Vue générale du réseau sur son chevalet, il y a bien la boite de couleurs...

    Le café "Chez Henriette" regorge de touristes assoiffés.

    Une grue de quai et une péniche, voilà le musée naval !

    Quand on arrive devant le passage à niveau, toutes les infos sont prévues pour guider les touristes...

    Le fameux marché biologique.

    Pas de doute, le train touristique est très attendu.

    Le musée de la mine présente un exemplaire unique et superbement restauré de locotracteur Renault à air comprimé.


  • L"ensemble est réalisé en contreplaqué de différentes épaisseurs, quelques tasseaux servant à rigidifier le tout. Colle et vis assurent les fixations des divers éléments entre eux. La partie supérieure formant "toiture" et supportant l'éclairage est amovible.
    voici l'ensemble vu par l"avant ; le viaduc est simplement installé afin de lui réserver l"espace exactement nécessaire.

    La structure vue par l'avant

    Voici le même ensemble vu par l'arrière ; le fond de décor incurvé est en médium de 3 mm, il sera collé au cours de la phase finale de  décoration. Les nombreux trous dans les plaques servent à diminuer la masse globale sans mettre à mal la rigidité.

    La structure vue par l'arrière

    La réglette néon pour étagère est fixée dans un déflecteur mobile. Rentré, il diminue la largeur de l'ensemble et facilite ainsi le transport ; sorti, il permet de donner un peu de lumière même au premier plan du décor.

    La barrette d'éclairage

    Voici la "toiture" vue par dessous, on remarque les charnières de l'ensemble d'éclairage mais aussi les bouts mobiles qui permettront le maintien en position pour éclairer. L'ensemble a déjà reçu un apprêt bouche-pores.

    La toiture

    La structure également apprêtée mais sans le viaduc, le fond de décor et le toit.

    La structure apprêtée


  • Rhyen est une minuscule bourgade, perdue au milieu de nulle part, que rien ne prédisposait à devenir quasiment célèbre ! En fait, c’est une mine, forée dans la falaise dominant la commune, qui lui a offert la popularité. Le nom est en effet passé dans le langage commun et même, si au passage l’orthographe du lieu en a légèrement pâti en se simplifiant, personne ne peut dire qu’il ne connaît pas. L’expression « mine de rien » est couramment utilisée et pourtant peu savent encore faire le rapprochement avec la mine de Rhyen ! Il faut dire que l’exploitation s’est vite tarie. Il est loin le temps où Rhyen souriait au pied de nez fait à la ligne qui passait fièrement à flanc de falaise en l’ignorant superbement ; n’avait-on pas obtenu à l’époque une ligne de chemin de fer particulière et un canal pour desservir la mine… La mine est fermée depuis longtemps.

    Avec cette fermeture le trafic de wagons et de péniches s’est quasiment éteint. VFLI utilise encore épisodiquement la ligne de la vallée. Pourtant, même si à Rhyen il ne reste pas grand-chose, tout n’est pas désespéré pour autant. Qu’extrayait-on dans cette mine ? Les habitants du lieu sont des taiseux comme on dit, ils cultivent bien le secret et ont su redonner une nouvelle vie à la mine en organisant le lieu pour des touristes avides de tout savoir sur Rhyen, à moins que l’histoire ne soit pas celle-ci, qui sait ! La halte qui servait aux mineurs sert maintenant aux visiteurs de tous horizons qui débarquent du train à vapeur, impatients de découvrir Rhyen. Mais peut-être après tout n’y a-t-il rien à voir ! Car, curieusement quand on examine froidement les lieux on est vite frappé par le manque flagrant de friches industrielles : un trou béant, un grand panneau mais aucun chevalement, aucun restes, seul un bâtiment bien peu pimpant laisse imaginer un certain passé minier. Quand on interpelle les élus, la réponse est curieuse : « Mon pauvre monsieur, avec les règles draconiennes éditées par Bruxelles, nous avons dû tout réaménager sinon nous n’aurions pu accepter de visiteurs ! ». Quand on interpelle les anciens du lieu en leur demandant ce que l’on pouvait bien extraire d’une telle mine, leurs yeux se plissent malicieusement : « Oh vous alors, quelques tonnes de sable sur des pavés avec quelques palmiers en pot autour et vous sacrez Paris plus belle plage de France ! Pourquoi Rhyen n’aurait-elle pas sa mine ? ». Voilà une bonne façon de botter en touche ! Et les touches à Rhyen on connait, et même ailleurs, combien de milliers d’enfants ont été traumatisés dès leur plus tendre enfance par cette injonction de leur parents : « touches à rien ! ». Mais ce genre de réponse insinue le doute, et le doute de Rhyen c’est quelque chose, serait-ce donc une simple opération de marketing ? Un point étonne comment se fait-il que la SNCF, si prompte à fermer des lignes, ait accepté de laisser celle-ci et surtout y ait conservé la gare, certes, bien modeste mais toujours vivante ? Il se dit, sous couvert d’anonymat évidemment, que ceux qui sont partis de Rhyen pour faire fortune ou chercher la gloire n’ont pas oublié d’où ils venaient et, en remerciement, ont joué de leur influence. D’ailleurs une autre expression populaire est venue aider la commune, ne dit-on pas fréquemment « Circulez, y a Rhyen à voir ! » ? Quelle belle publicité ! Et de fait, on circule beaucoup dans les parages et personne ne s’en plaint, après tout, ne s’agirait-il pas d’un petit parc d’attractions créé de toutes pièces et qui ne demande qu’à grandir afin de concurrencer les autres… Les visiteurs, interrogés à la sortie de la mine semblent un peu frustrés. Finalement la mine n’a sans doute jamais rien produit. Le discours est bien rodé : « la fièvre de l’or avait fait ouvrir cette mine car dans la rivière toute proche on pouvait parfois découvrir quelques paillettes ». Hélas il avait bien fallu se rendre à l’évidence : il n’y avait rien de rien à Rhyen !!! On peut même imaginer qu’il n’y a jamais eu de mine à cet endroit, la proximité de cette entrée avec celle du souterrain ferroviaire laisse plutôt penser à une galerie complémentaire creusée lors du chantier…

    Alors qu’est-ce qui est vrai, qu’est-ce qui est faux ?

    C’est ce que nous vous proposons de vérifier avec cette reproduction peut-être infidèle car, finalement, il y a bien quelque chose alors qu’il devrait y avoir Rhyen... Bon, ce n’est pas rien mais nous avons tout à faire ! Enfin non, ce n’est pas tout, mais Rhyen que nous devions faire… Alors, tout ou rien ? Nous ne savons pas, nous ne savons plus. Une chose est sûre, bientôt vous pourrez dire comme dans la chanson : « on n’oublie rien de Rhyen, on s’habitue c’est tout ! ». C’est bien ce que nous disions, nous avons tout à faire… Enfin non, Rhyen !!!

    Ah, on entrevoie parfaitement le beau dialogue de sourd quand il s’agira de vendre le réseau :

    - « Que vendez-vous ?

    - Rhyen !

    - Mais si vous ne vendez rien, que voulez-vous que j’achète ? »

    Ouf, compliqué le français, Raymond (*) reviens, tu nous manques…

    A l’heure où on nous susurre au coin de l’oreille que le modélisme ferroviaire serait le 10ème art de notre monde, nous avons voulu nous y impliquer fortement en remplaçant, sur un chevalet à peinture, le tableau par Rhyen ! Par ce biais hautement intellectuel, pourrons-nous arriver à démontrer que, partir de Rhyen permet de déboucher sur une œuvre d’art ? Bah après tout, certains adeptes d’art contemporain prennent bien un bidet repeint pour une œuvre d’art (non, nous n'avons pas dit ; « prennent une vessie pour une lanterne ! » non, non… Quoique !), pourquoi Rhyen ne pourrait-il pas récolter autant de faveurs ? Et, partant de rien, nous ne prenons pas trop de risques, ah ce serait trop bon ! Et les bons à Rhyen, ça ne manque pas…

    Finalement, nous ne sommes pas loin non plus du réseau où le décor prend toute la place et où le train devient un simple figurant, parfois même immobile. Ouf, nous ne sommes pas passé loin du réseau où il n’y aurait rien ! Mais après tout, cela aurait été une véritable performance, on aurait enfin pu confirmer que l’on n’avait « Rhyen sans rien », ce qui va bien à l’encontre du bon sens légendaire !!! Et là nous aurions peut-être pu nous retrouver au pinacle de l’art contemporain.

    Donc c’est raté ; décidément nous serons toujours incompris…

    (*) Mais non, pas Domenech, Devos bien sûr ; décidément on ne comprendra jamais rien à Rhyen !





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